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 LES PECHEURS PROFESSIONNELS DEMANDENT VOUGLANS!!!

La fédération départementale de pêche du Jura  a annoncé lundi 25 Avril 2017, que les pêcheurs professionnels avaient demandé de pouvoir exercer sur le lac de Vouglans.

Cette DEMANDE, qui N'A PAS ENCORE été SATISFAITE à ce jour, de part la classification particulière de ce lac, est rendue possible par le renouvellement des baux de pêche du domaine public à compter du 1er Janvier 2017. Malgré le classement du lac en 1ère catégorie, il est tout à fait possible que le ministère ouvre Vouglans à la pêche professionnelle.

D'autres LOTS de pêche du Jura, de 2ème catégorie, ont été également demandés par les pêcheurs professionnels ( lac de Coiselet, Doubs navigable, un lot sur la rivière d'Ain ( Lot A22) et un lot sur la Bienne jusqu'à l'embouchure respective de ces deux rivières dans le lac de Coiselet).

Je vais pour l'instant rester sur le cas Vouglans en tant que président d'AAPPMA, même si nous serons solidaires jusqu'au bout de TOUTES les AAPPMA impactées potentiellement.

Les présidents d’AAPPMA que nous sommes, Arnaud FOURRIER pour la Gaule Moirantine, et Serge DAVID pour les Pêcheurs Clairvaliens, dont la gestion des baux de pêche sur Vouglans nous incombe, voyons rouge et sommes révoltés à l’idée de voir ce plan d’eau saccagé par des pratiques d'un autre temps, qui ruineraient les efforts entrepris par les AAPPMA pour la protection du milieu aquatique sur ce lac.

Monsieur Jacques Pélissard, Député Maire, était déjà intervenu en 2008 avec ses collègues parlementaires du Jura, auprès de Monsieur Jean-Louis BORLOO afin de lui faire part de son opposition à l’ouverture du lac de Vouglans aux pêcheurs professionnels.

Il s’était montré particulièrement sensible à la « préservation de ce site, mais aussi à la défense de la pêche traditionnelle telle qu’elle est pratiquée par nos sociétaires et recherchée par de nombreux touristes, en quête d’authenticité et de nature préservée, comme l’offre notre beau département et notamment le secteur du lac de Vouglans ».

Le 11 Août 2008, Monsieur BORLOO, Ministre à l’époque de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’aménagement du territoire, avait annoncé qu’il n’y aurait pas d’installation de pêcheurs professionnels sur la retenue de Vouglans.

En Mars et Avril 2016, les parlementaires, Monsieur Jacques Pélissard et Madame Marie-Christine Dalloz sont de nouveau montés au créneau en écrivant personnellement et respectivement à Madame Ségolène Royal, ministre de l’écologie et à Monsieur le préfet du Jura, pour faire en sorte que la demande des pêcheurs professionnels, de pouvoir exercer sur le lac de Vouglans, soit de nouveau rejetée.

Madame Royal est malheureusement favorable à la formation de nouveaux pêcheurs professionnels partout en France dans les prochaines années, défendant un savoir-faire ancestral, incompatible avec un prélèvement raisonné de la ressource selon les présidents d’AAPPMA concernés, unanimement et massivement opposés à la venue des professionnels dans le Jura et également sur Vouglans.

Nos arguments sont environnementaux, économiques, touristiques et sécuritaires.

1) Aujourd’hui encore, les retombées économiques liées à la pêche de loisir sur ce lac sont majeures. Une étude lancée en début d’année par la fédération départementale de pêche du Jura ( coût 25000 euros) a montré comment des commerçants locaux, des marchands d’articles de pêche et de bateaux de nautisme, des restaurateurs et hôteliers bénéficient directement de l’impact touristique et de l’attrait pour ce site.

 

Les 2 AAPPMA de Moirans et Clairvaux qui gèrent les baux de pêche sur la retenue de VOUGLANS, ont quant à elles, vendu en 2015 près de 1700 cartes annuelles et plus de 3500 cartes journalières et hebdomadaires ce qui est colossal et montre l’attrait indéniable des pêcheurs pour Vouglans.

Sur le département du Jura, ce sont 11736 cartes vendues en 2015.

On imagine aisément que les pêcheurs de loisir n’achèteront plus de cartes de pêche si les pêcheurs professionnels "débarquent" sur cette retenue.

Economiquement parlant, face au TOURISME dans le Jura et aux retombées économiques de la pêche de loisir (PECHEURS, HOTELIERS, GERANTS DE SITES TOURISTIQUES, FABRICANTS, DISTRIBUTEURS ET COMMERCANTS D'ARTICLES DE PECHE), les arguments des pêcheurs professionnels sont irrecevables. Plus d'EMPLOIS SERONT DETRUITS que créés, si la pêche professionnelle s'implante sur notre grand et magnifique lac. Le soutien de l'ENSEMBLE DES ACTEURS de la pêche de loisir se fera à coup sûr.

En France, seule une poignée de pêcheurs professionnels exercent encore. Il est aberrant de croire que leur activité représente le même poids économique que les 1 million 559 271 pêcheurs de loisir présents sur le territoire national en 2015.

 

2) D'un point de vue environnementalles marnages répétés et conséquents, l’absence de substrats de végétaux sur cette retenue hydroélectrique sont déjà un frein énorme à la reproduction de certaines espèces piscicoles.

A ce titre l’arrêté préfectoral N° 2015-525, considère entre autre «qu'il convient de favoriser la protection ou la reproduction du poisson par la mise en place de réserves temporaires ou de parcours no-kill sur certaines parties de cours d'eau du département».

Sachez à ce titre combien il a été difficile ,pour l’AAPPMA la Gaule Moirantine et ses BENEVOLES, d'engager des actions depuis plusieurs années pour la protection du milieu aquatique, avec notamment, la création de réserves temporaires de pêche sur la retenue de Vouglans pour 2016.

« Il aura fallu près de 1000 heures et presque un an à nos bénévoles, pour monter ce dossier et aménager l'intégralité des sites concernés, dans le but de préserver des espèces piscicoles PATRIMONIALES menacées sur le plan national et localement, le brochet particulièrement. Des passionnés ont œuvré, en donnant de leur temps, de leur énergie sans compter. L’AAPPMA a également investi plus de 10000 euros pour ces aménagements, baliser les réserves sur l’eau et au sol, assurer le suivi scientifique grâce au travail d’un plongeur/hydrobiologiste. Tous ces investissements humains et financiers seraient réduits à néant avec la venue des pêcheurs professionnels sur Vouglans ».

Toujours sur cette retenue, selon le rapport de l'ONEMA 2014 (1 Délégation inter-régionale, CEN 14757, fiche synthétique ONEMA, Septembre 2014).

, «le brochet est également présent dans des quantités toutefois anormalement basses (abondance très déficitaire) ».

« La faible position du brochet (9% de la biomasse de carnassiers), est le signe d'un dysfonctionnement affectant le dynamisme de cette population dans le lac, notamment par le faible nombre de zones de reproduction rivulaires fonctionnelles et l'influence des pressions liées à l'utilisation de la retenue hydroélectrique » (marnages conséquents exondant régulièrement les fraies).

En définitive, «le peuplement piscicole de la retenue de Vouglans, peut être qualifié de moyen ».

Les conséquences directes d'une pêche professionnelle sur ce lac de barrage seraient à l'origine d'un affaiblissement fatal aux populations piscicoles de cette espèce dont la VIABILITE sera définitivement COMPROMISE, de même que la biodiversité sérieusement impactée par les filets maillants.

L'impact ENVIRONNEMENTAL DESASTREUX relatif aux dégâts occasionnés sur les biomasses piscicoles par ces FILETS MAILLANTS, en particulier sur celles déjà déficitaires (Cf rapport de l'ONEMA ci-dessus+ étude scientifique de la Fédération de pêche du Jura sur certains lots du Doubs navigable), est indiscutable.

Nous voyons mal comment une licence de pêche professionnelle peut être attribuée sans que le pétitionnaire ou les services de la préfecture n'aient démontré que cette mesure ne compromet pas la viabilité de la biodiversité. La charge de la PREUVE incombe au pétitionnaire.

 

3) D'un point de vue sécuritaire enfinnous savons tous l’amour et l'attachement viscéral des pêcheurs locaux, Jurassiens ou d'ailleurs pour ce lac, fleuron du loisir halieutique du département. Il y a une incompatibilité totale de cette pêche professionnelle avec les autres usagers du lac, faisant craindre des débordements allant contre la garantie et le maintien de l’ordre public, comme le faisaient déjà largement apparaître les parlementaires jurassiens en 2008.

Se pose également la question de la sécurité de la navigation sur le Domaine Public Fluvial (DPF), ainsi que le positionnement d'EDF, dans le cas de filets passant malencontreusement dans les turbines du barrage.

 

Une chose est sûre : les pêcheurs de loisir du département et d'ailleurs, les administrateurs des AAPPMA concernées, la fédération de pêche du Jura, les commerçants et sites touristiques concernés, ne laisseront pas se produire, ce qui s’annonce être la pire menace faite à la pêche de loisir dans le Jura.

Pour ce qui est des autres AAPPMA potentiellement impactées dans le cas où les diverses doléances des professionnels aboutissent, sâchez notre soutien sans faille, notre détermination et notre solidarité indélébiles.

MERCI DE VOTRE SOUTIEN, POUR QUE VIVENT NOTRE SI BELLE PASSION ET NOTRE LOISIR COMMUN.

Pour l'AAPPMA.

Le Président.

Arnaud Fourrier.